Publié le 23 Février 2024

Conflit en Ukraine au jour le jourConflit en Ukraine au jour le jourConflit en Ukraine au jour le jour
Conflit en Ukraine au jour le jourConflit en Ukraine au jour le jourConflit en Ukraine au jour le jour
Conflit en Ukraine au jour le jourConflit en Ukraine au jour le jour

Pour ceux qui auraient raté un épisode :

Jour 758 : « Attentat : Drames et opportunité »

Jour 753 : «Être optimiste ou pessimiste ? Se baser sur les faits »

Jour 752: « Poutine n’est toujours pas un paria (et ça n’est pas normal) »

Jour 730: Visio "Pour l'Ukraine, pour leur liberté et la notre" 

Jour 727: Quelles perspectives ? 

Jour 689 : L’UE et l’Ukraine, quel processus d’élargissement possible et souhaitable ?

 Jour 659 : «Au pied du mur»

Jour 635 : «Tête de pont ? Pour l’instant pas vraiment »

Jour 617 : «Une guerre longue… Parce qu’on le veut bien»

Jour 607: Raids ? Ouverture d'un nouveau front ? Entre les deux ? 

Jour 603: «Bilan de l’offensive d’été et perspectives»

Vers un conflit régional ?

Les 600 jours du conflit Ukrainien

Jour 577 : «La grenouille dans l’eau chaude»
Jour 561: "Qui perd ? Qui gagne ?"
Jour 556: «Juger le quotidien des autres de chez soi»
Jour 553 : «Moment de vérité»

Jour 546: Point rapide sur Robotyne

Jour 542 : Premier bilan de l’offensive d’été.
Jour 508 : « Question de feeling »

Jour 503: Le jeu de la sublime porte

Jour 498: «Chantage nucléaire»

Jour 495: «On fait le bilan, calmement»

Jour 483 : «Opération Moïse ?»

Jour 482 : Un bilan ? Quel bilan ?!

Jour 475 : «Premier bilan du début de l’offensive»

Jour 472 : Brouillard de guerre

Jour 468 : Offensive ou continuation de la préparation de manière intensive ?

Jour 462 : «Drones,  communication, matériel et géopolitique»

Jour 449: "Contre-batterie, frappes aériennes, soins"

Jour 445 : «Offensives tests et dérives des réseaux»

Jour 440: "Journée de la paix contre journée de l'Europe"

Jour 437: "L'insoutenable attente"

Jour 425: "Déception, tête de pont et frappes en profondeur

Jour 422: "usure"
Jour 417: " Un calme relatif"

Jour 411: "Linsoutenable attente"

Jour 405 : «Tenir, s’équiper, lancer l’offensive»
Jour 403: Point (très) rapide.
Jour 397 : « Uranium appauvri»

Jour 396 : «Géostratégie du Caucase. Le cas Arménien»

Jour 393 : « Attrition, boue, contre-attaque et démocratie»

Jour 389 : La Russie Potemkine

Jour 385: Petit point très rapide 

Jour 383 : Géostratégie du Caucase. Le cas Géorgien.

Jour 382:

Jour 381:

Jour 380: 

Jour 379:
Jour 376:

Jour 373: Retrait de Balkhmout 

Jour 372: Attaque sous faux drapeau

Jour 371: Gains

Jour 365 : «1 an… Ou 9 ans ?»

Jour 359 «Une guerre anachronique ou révélatrice d’un nouveau monde ?»

Jour 356 du conflit: Les enseignements de la guerre.

Jour 343: «Faut-il abandonner Bakhmut ?»

Jour 331 : « Point de bascule »

Jour 325: «Front congelé»

Jour 321 : La situation à Soledar.

Jour 313 : «Il faut toujours écouter Poutine»

Jour 297: «Bakhmut et le printemps»

Jour 286 : « Frapper au cœur de la Russie»

Jour 283 : «Retour au 24 février ?»

Jour 279: «Menaces et opportunités»

Jour 276: «Le syndrome du Lemming»

Jour 273: « Jouer le  pourrissement ?»

Jour 269: «Un nouveau type de front : Kherson»

Jour 265 : « Pour vaincre, il nous faut de l'audace, encore de l'audace, toujours de l’audace » (Kherson)

Jour 259 : « Attrition mortelle en période électorale»

Jour 253 : « Dnipro, Céréales, économie ».

Jour 249 : « Sortir du Poutinisme »

Jour 247 : « Une propagande en déliquescence »

Jour 238: « Le mur du réel »

Jour 235: «Signaux inquiétants».

Jour 233: «Prendre le risque d’une extension du conflit ?».

Jour 231 : « profond changement ?» (attaque missiles)

Jour 228 : « Plus de questions que de réponses » (pont de Kerch)

Jour 226 : «Un Prix Nobel lourd de sens »

Jour 224 : « Point de rupture ?». (début évacuation Kherson)

Jour 223 : «Après la reprise de l’Oblast de Kharkiv, quelle tactique adopter ?».

Jour 221 : «Mondes parallèles».

Jour 219 : «Fuite en avant». (30 sept 2022)

Jour 217 : «La chute annoncée de Lyman et la fin du gaz Russe en Europe ».

Jour 215 : «Lyman, un Popasna inversé ?»

Jour 213 : «Il n’y aura pas de paix sans défaite Russe»

Jour 211 : « inquiétudes»

Jour 210: Point très rapide. 

Jour 209: «Emballements coupables contre stratégie du pire»

Jour 206: «Le déclin de la Russie et son impact au Caucase et en Asie centrale»

Jour 204: «La Russie a perdu la guerre… Mais elle ne veut pas le voir»

Jour 202: «Au-delà de l’Oskil et du Donets»

Jour 200: Sous-estimations des gains et nouvelle stratégie russe.

Jour 199 : Et maintenant ? (Contre-Offensive Kharkiv)

Jour 187: Contre-offensive

Jour 179: «Blocage, déblocage et introspection russe » (21 août)

Jour 174: « Où est la défense anti-aérienne ? Où sont les obus ?»

Jour 172: «La victoire sans attaquer ?» 

Jour 171: «Le moral dans les chaussettes»

Jour 170: « Coup et contre-coup »

Jour 168: «le temps long de la guerre»

Jour 149: «baisse de l’activité» (22 juillet)

Jour 147: «Emballement de propagande Russe»

Jour 145: «La chasse aux sorcières (et aux espions)»

Jour 144: «coupé des réalités ?»

Jour 143: «Front fixé ?»

Jour 140: «L’HIMARS, arme ultra-efficace mais pas décisive »

Jour 138: «Pause opérationnelle ? »

Jour 136: «Pilonnage, propagande et moral.»

Jour 135: «Défaillances»

Jour 133: «La logistique, le nerf de la guerre»

Jour 131: «Frappes à distance»

Jour 129: «Alimenter les canons»

Jour 127: «Prospective d’évolution des frontières »

Jour 126: «La mue de l’OTAN »

Jour 125: « Lysychansk en sursis»

Jour 124: "État terroriste"

Jour 123: « A quoi joue la Biélorussie ? »

Jour 121: « Ascenseur émotionnel »

Jour 119: « Fin de la poche de Zolote »

Jour 118: « Retrait ou sacrifice ultime à Zolote ?» (21 juin 2022)

Jour 115: « Stabilisation»

Jour 114: « Bilan du voyage à Kyiv»

Jour 113: « Allez à Kyiv, mais pour quoi faire ?»

Jour 112: « Sloviansk et Kherson, destins opposés »

Jour 108: « Verre à moitié plein ou à moitié vide ?»

Jour 107: « L’aide occidentale : Mise à niveau, bonne conscience ou déclin ? »
Jour 106: «L’épuisement »

Jour 105: « Du rififi dans les Républiques fantoches»

Jour 104: « l’arme alimentaire »

Jour 103: «Prendre de l’altitude»

Jour 102: «Alimenter la guerre»

Jour 101 : « La stratégie du judoka »

Jour 100 : «La bonne distance»

Jour 98 : «Réalité alternative»

Jour 97 : «Sievierodonetsk : Un nouveau Marioupol évité»

Jour 90 : « Le char, maitre des horloges de la guerre »

Jour 89: «Le changement ça n’est pas encore maintenant »

Jour 88: «Faut-il rester à Severodonetsk ? »

Jour 87: 

Jour 86: «La difficile mue de l’Union Européenne»

Jour 85: «Prisonniers de guerre»

Jour 84: «POW»
Jour 83 : « Le poison du doute »
Jour 82 : « L’heure du choix »

Jour 81 : « Kharkiv n’est pas comparable à Kyiv »

Jour 80 : « Le déni »

Jour 79 : « Chair à canon »

Jour 78 : « De l’autre côté de la frontière »
Jour 77 : « Ça bouge au Nord»
Jour 76 : « journée de l’Europe, vraiment ? »
Jour 75 : « Deux visions de l’Europe »

Jour 74 : « Le retour de l’aviation Ukrainienne le jour de la victoire »

Jour 73 : « Guerre de tranchées »

Jour 72 «Percer le brouillard»

Jour 71 : « Faux semblants »

Jour 70 : « La Hongrie peut-elle rester neutre ? »

Jour 69 « En attente de la phase 3 »

Jour 68 : « Le retour de l’Holodomor ? »

Jour 67 : « Le poids de la rumeur ».
Jour 66 : « Grignotages »

Jour 65 : Les É֤tats-Unis entrent en guerre

Jour 64 : « Qui craquera le premier ? »

Jour 63 : Situation sur le front

Jour 62: « Extension du conflit ? Le cas de la Transnistrie »
Jour 61 : Le feu en Russie.
Jour 60: Tenue du bureau de vote
Jour 59 : « Le rouleau compresseur Russe ou l’importance de l’artillerie »
Jour 58 : « Qui perd gagne »

Jour 57 : Point rapide.

Jour 56 : « Temps médiatique, temps militaire, temps politique ».

Jour 55 : « la bataille décisive ».

Jour 54 : « Les 300 de Marioupol ».

Jour 53 : « L’armée russe, un colosse aux pieds d’argile ».

Jour 52 : « La tenaille »

Jour 51 : « Navire Amiral»

Jour 45 : «La bataille du rail :  Terroriser la population »

Jour 44 : « Un pont trop loin »

Jour 43 : « 2022, un nouveau 1968 ? »

Jour 42 : « Le concert des nations »

Jour 41 : Le mot « génocide »

Jour 40 : « La ligne rouge »

Jour 39 : « Zachistka »

Jour 38 : une semaine décisive.

Jour 37 : « L’attrition »

Jour 36 : « Le grand dessein de Poutine et les rapports Chine-Russie »

Jour 35 : Brouillard de guerre

Jour 34 : Défaite consommée.

Jour 33 : Les sanctions vont-elles tuer la Russie (ou pas ?)

Jour 32 : La population Russe

Jour 31 : Principe de réalité

Jour 30 :  Point rapide, peu de temps encore...

Jour 29 : Peu de mouvements, mais des faits importants.

Jour 28: Situation du front.

Jour 27 : Point Godwin

Jour 26 : « Guerre fratricide »

Jour 25: "Temps médiatique, temps militaire, temps politique"

Jour 24 : « Le mur du çon » (tous droits réservés au canard)

Jour 23: "Sergey Sukharev : La vengeance est un plat qui se mange"

Jour 22: "La fuite en avant Russe ou l'expérience de Milgram en application".

Jour 21 : « Lueur d'espoir»

Jour 20 : « Le temps c’est de l’argent »

Jour 19 : « Gouverner, c’est prévoir »

Jour 18 : « L’extension du domaine de la lutte »

Jour 17 :

Jour 16 : "Tout ne se vaut pas".

Jour 14-2 : « Mon portrait dans le miroir ».

Jour 14 : « La guerre c’est la continuation de la politique par d’autres moyens » (Clausewitz)

Jour 13 : Et maintenant ?

Jour 12 : Déni de réalité et gueule de bois.

Jour 11 : Installation des stratégies.

Jour 10 : L’enlisement ?

Jour 9. Fixation des fronts et effet Diagoras.

Jour 8 : Point de situation après une semaine de conflit.

Jour 6 : Point de situation au 1er Mars à 14h.

Jour 5 : Situation le 28 au soir  Situation au 28 au matin.

Jour 4 : Situation au 27 au matin

Jour 3 : Point de situation

Jour 2 : Situation au 25 au matin

Jour 1 : L'Europe post guerre froide n'existe plus  - La guerre est là

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Rédigé par M. Orain

Publié dans #Ukraine

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Publié le 23 Février 2024

UKRAINE Jour 730:  visio de l’association Pour l'Ukraine, pour leur liberté et la nôtre

UKRAINE Jour 730

Voici l'intervention que j'avais prévu hier soir pour la visio de l’association Pour l'Ukraine, pour leur liberté et la nôtre


🔸 Résumé rapide du conflit.
- Année 2022 : urgence et court-termisme.
Une résistance inespérée (Kyiv en 3 jours).
Sanctions rapides mais avec de nombreuses failles. Mobilisation de 300 000 hommes en septembre, Nomination de Sourovikine en octobre, création d’une ligne solide. Evacuation des zones difficiles à défendre (Kherson)

- Année 2023 : Consolidation et structuration de l’aide. Consolidation russe aussi avec la nomination du général Guerassimov, chef d’état-major des armées russe en janvier. Rebellion Wagner écrasée en juin.

- Année 2024 : Attente de 2025 : Tenir. S’enterrer et attendre de pouvoir palier la carence de munition.
Flottement qui constitue une chance pour la Russie qui espère gagner la guerre (prise de Bakhmout et Adviivka)

Et effectivement l’Ukraine ne peut plus attaquer désormais. Donc elle ne peut pas gagner sauf à espérer que la Russie implose ou s’écroule sous le poids des sanctions (qu’elle contourne), des dépenses (qu’elle compense encore par le gaz et le pétrole) ou sous la saignée démographique (sauf qu’elle a un réservoir mobilisable 4 fois supérieur à celui de l’Ukraine).


🔸 L'évolution russe

La Russie a évolué. Ses premières erreurs lui ont couté très cher 1450 chars, 450 pièces d’artillerie, 70 hélicoptères, 65 avions, Une bonne partie de sa flotte de la Mer Noire et surtout des centaines de milliers de morts et de blessés.

🔸 Le mythe des lignes rouges

Nous avons un problème de représentation de l’armée russe qui a trop souvent occasionné l’existence de « lignes rouges » inutiles voire nuisibles.

Ces lignes rouges repose sur les mythes de l’armée qui bat Napoléon (alors que le typhus a tué 30% de ses soldats) et Hitler (grâce aussi et surtout au prêt bail des USA). L’autre point repose sur la dissuasion nucléaire. Là aussi, on a oublié les règles du jeu de la guerre froide où il n’était pas rare qu’USA et URSS se confrontent par pays interposés (Vietnam, Corée etc.)

L’image de son armée est sérieusement écornée. A tel point que la propagande russe joue parfois dessus pour montrer qu’elle n’aurait pas les moyens d’une autre guerre ailleurs. Il faut d’ailleurs sans doute relativiser l’importance et la qualité de l’industrie militaire russe. Ses matériels sophistiqués sont en échec (Armata, T-90, Su-57) et ses ressources se consomment vite (voire sont attaquées comme les raffineries en ce moment). Et malgré tout, ses alliés sont rares et n’auront sans doute pas des stocks inépuisables.

L’image des « peuples frères » qui les accueilleraient à bras ouverts ne convainc plus personne non plus. L’idée des « petits frères » Ukrainiens incapables de faire le poids aussi.

🔸 Évolution de l'armée Ukrainienne
L’armée Ukrainienne a évolué et s’est considérablement modernisée depuis 2014 et cette modernisation s’est encore accentuée depuis 2022. Certains éléments novateurs en 2022 sont aujourd’hui déjà obsolètes (comme le Bayraktar). Elle se retrouve toujours dans un défi logistique incroyable en cumulant du matériel soviétique et du matériel OTAN. Cette transition vers du matériel occidental n’est toujours pas achevée pour les pays d’Europe orientale qui ont rejoint l’OTAN il y a quinze ans et représente déjà un effort colossal de formation, d’appropriation et d’approvisionnement en temps de paix.

🔸L'attrition
La question se pose de savoir pour qui l’attrition est la plus difficile. C’est le cœur de la suite des évènements. Il faudrait un rapport de perte de 1 à 5 au minimum pour que l’Ukraine en sorte gagnant. Ce qui est impossible avec le rapport de feu actuel. Même si les armes sont plus précises.

Et surtout la Russie est une dictature. Elle peut se permettre d’avoir 150 000 morts. Pour l’Ukraine – même si la guerre est existentielle – c’est plus difficile. D’autant plus que le parlement n’arrive pas à élargir la mobilisation pour l’instant.

🔸Impasse technique
Il y a aussi une impasse technique. Aujourd’hui le front est surveillé de très près. Il est impossible de masser des troupes pour créer une brèche. Paradoxalement cela aide plutôt la tactique russe de « rouleau compresseur ».

🔸L'occident
L’occident a un réel problème structurel. Il y a une coalition de 54 état incapables de répondre à la production Russe additionnée à celle de la Corée du Nord et de l’Iran. Seule la Corée du Sud se montre capable de répondre au défi car elle est en guerre elle-même. La Pologne aussi mais elle privilégie désormais son propre équipement. La défaillance des USA est un énorme problème pour l’Ukraine – et par ricochet – pour nous aussi.

L’opinion publique occidentale tient le coup mais le soutien s’érode. Les élections Européennes semble se cristalliser sur ce dossier (refus du NPA de rejoindre LFI pour cette raison aujourd’hui par exemple) mais aussi sur le dossier agricole (et par ricochet donc sur les produits ukrainiens). L’influence des bots russes reste forte et met toujours en péril nos démocraties.

🔸Les stocks
Nos stocks de munitions sont faméliques. Nous devons à la fois les remplir, fournir l’Ukraine et monter la production. Pour l’instant nous en sommes incapables (nous avons promis 1 million d’obus que nous n’avons pas été capable de fournir). Même la production totale des Etats-Unis par mois en 2022 ne correspondait pas aux munitions nécessaires par jour dans le conflit.
La Corée du Nord a fourni à elle seule plusieurs millions d’obus. Et le problème ne se pose pas que pour les munitions mais aussi pour le reste du matériel. Nous n’avons que 200 chars. La Russie en a perdu autant pour la seule bataille d’Adviivka.
Les chaines de production sont à reconstruire. C’est long (2 à 4 ans). Et pour certaines nous n’avons même pas commencé.
Nous avons raté l’étape des drones. La protection de la mer Rouge par nos frégates a montré la difficulté à tirer des missiles de plus d’un million contre des drones a quelques dizaines de milliers d’euros. Nous avons oublié la masse et le faible coût. Nous faisons de l’artisanal de luxe hors de prix.

🔸Et ensuite ?
D’ici début 2025, la Russie n’a donc aucun intérêt à un quelconque cessez-le-feu, bien au contraire. Les USA et l’UE ne proposent pas de stratégie claire. Et un conflit qui s’éternise (ou pire qui est gelé) serait un frein très net au développement de l’UE.

Quelle stratégie d’élargissement dans les Balkans ? Quid de la Géorgie ? de l’Arménie ? de la Moldavie ? Et les autres conflits gelés (Transnistrie, Abkhazie, Ossétie du Sud).

🔸Que faire ?

EDUCATION

En occident nous avons eu beaucoup de mal à prendre conscience du danger. On juge Poutine sur nos critères occidentaux. Sa rationalité n’est pourtant pas la même que celle d’un pays démocratique. Comme cela a déjà été dit, notre armée était globalement pro-russe. On a cherché trop longtemps à négocier. Comme pour la Géorgie en 2008 par exemple. On paye une méconnaissance de l’Europe Centrale et Orientale (que trop encore appelle « Europe de l’Est »… Regardez où sont la Rep Tchèque ou encore la Slovénie sur une carte pour voir cette erreur.

VIGILANCE

On s’est pris aussi dans des éléments de Propagande pure : Celle de la Russie éternelle par exemple, des « peuples frères », du Donbass « pro russe », le récit des « exercices le long de la frontière ». Plus proche de nous on a mis sur un pied d’égalité les versions sur la rupture du barrage de Nova kakhovka par exemple. Ou encore le fait que la guerre à « deux ans ». Elle a 10 ans en fait.

Trop souvent sur les plateaux télé ça ne choque personne d’inviter un pro-russe et un pro-Ukrainien. Chacun doit penser que la vérité est « quelque part entre les deux ». C’est un relativisme insupportable.

ACTION

On accepte encore aujourd’hui que des anciens comme Maurice Leroy travaille à Moscou. Et que dire des complices directs de Moscou comme Thierry Mariani, Régis de Castelnau, Xavier Moreau, Régis le Sommier.
Sanctionner les personnalités comme Ségolène Royal qui ont délibérément menti comme sur le bombardement de la maternité de Marioupol par exemple.

Réquisition des 300 milliards gelés. Ou au moins utilisation de leurs intérêts dans un premier temps.

Fermer le ciel bien sûr. En cas d’impossibilité diplomatique assurer une zone de sécurité le long des frontières orientales de l’UE (Pologne, Roumanie).

Prendre des décisions en excluant la Hongrie du jeu. Hors UE si nécessaire.

Voter. Mine de rien il y a 50% d’abstention aux Européennes.

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Rédigé par M. Orain

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Publié le 20 Février 2024

Le nerf de la guerre, les munitions

Le nerf de la guerre, les munitions

🔸 Jour 727 : « Quelles perspectives ?»


Bonjour à toutes et à tous.  Navré d’avoir mis autant de temps à reprendre la plume. Les deux ans de la deuxième guerre d’Ukraine commencent bientôt. La période est toujours difficile à cerner. L’occasion de faire le point.

🔸 Une guerre de dix ans, pas de deux.


Tout d’abord la guerre n’a pas deux ans. Vous allez le lire partout. C’est faux et ça pose un vrai problème pour se projeter sur ce que vivent les Ukrainiens. Cette guerre a 10 ans. Le 22 février 2014  Viktor Ianoukovytch était destitué par le parlement Ukrainien.  Le même jour Poutine prend la décision d’envahir la Crimée sous la fausse identité des « petits hommes verts ». Il avouera ce crime au mois d’Avril, après « l’indépendance » prononcée par le parlement de Crimée puis son annexion une semaine plus tard. 
En occident ou sous-estime la motivation Ukrainienne car on oublie trop souvent cette donnée temporelle. 

🔸Des raisons d’être pessimiste pour 2024


Pour l’instant l’Ukraine perd la guerre. Le front bouge peu mais le rapport de force est déséquilibré. Les forces Ukrainiennes viennent de perdre Adviivka. Ce n’est pas une surprise (je l’avais annoncé il y a plus d’une semaine). C’est une décision logique. Cette ville a son importance pourtant. Elle sert de forteresse pour l’entrée de Donetsk.

Cette chute était inéluctable car le rapport de feu est trop défavorable. Il est supérieur à 10 contre 1. Comment espérer résister avec un tel désavantage ? Dans le même temps l’air est toujours tenu majoritairement par les forces russes (on y reviendra dans le prochain paragraphe). Depuis le mois d’octobre et la nouvelle offensive russe c’est 262km qui ont été perdu par les Ukrainiens. C’est peu, c’est au prix de lourdes pertes pour les russes mais c’est important pour le moral des troupes malgré tout. 
L’Ukraine peine à entrer pleinement en guerre. Le pouvoir hésite à mobiliser ses hommes alors que le contexte démographique lui est défavorable par rapport aux forces russes. Nous assistons à une guerre de vieux soldats (40 à 50 ans). Le parlement n’a toujours pas réussi à baisser l’âge des recrues à 25 ans (contre 27 aujourd’hui). La jeunesse paraît moins impliquée. Sans doute tournée plus facilement vers l’exil que leurs aînés. Il manque donc des effectifs. Les rotations se font peu ou mal et cela joue sur le moral des soldats et leur efficacité. L’armée Ukrainienne a bien un million d’hommes mais seulement 300 000 sur le front qui font face à 460 000 soldats russes. Cette armée russe qui perd environ 17 000 hommes par mois mais en recrute 30 000 dans le même temps. 

Le rapport de perte est inquiétant lui aussi. Les forces russes ne perdes 2 à 3 hommes contre 1 Ukrainien. Il faudrait au moins le double pour être efficace.
Plus grave encore la situation internationale. La Russie a un besoin absolu de victoire avant les élections et les Etats-Unis paraissent bloqués par leurs présidentielles. L’Europe elle va voter au mois de juin et peine donc à se mobiliser. Du mois jusqu’à la mort de Navalny qui semble agir comme une forme de réveil brutal d’une réalité pourtant ancienne (une pensée pour Anna Politovskaïa, tuée en 2006 pour l’anniversaire de Poutine).

🔸Les objectifs russes


L’objectif de desserrer l’étau autour de Donetsk est évident avec la prise coûteuse d’Adviivka. A peine cette ville prise ils tentent de regagner le terrain perdu en 2023 à Robotyne pour pousser vers Orikhiv. En pure perte pour l’instant. 


Toujours dans l’objectif de sécuriser Donetsk ils doivent reprendre l’espace entre Vuhedar et Marinka. Vuhedar est vitale. Une route importante y part vers Marinka et une autre vers Kurakhove. Si ces deux villes devaient tomber il ne resterait que les « châteaux de Kramatorsk et Sloviansk pour reprendre l’oblast de Donetsk en totalité.


C’est pourquoi ils vont dans le même temps attaquer (ils le font déjà) Chasiv Yar (à l’ouest de Bakhmout), Siversk et Kreminna. 


Dernier axe d’attaque, Koupiansk ou 500 chars seraient en attente. Koupiansk (dans l’Oblast de Kharkiv) permettrait de sécuriser l’Oblast de Luhansk (quasiment totalement occupé). 
On peut s’attendre alors à une démarche de négociation de Poutine pour garder ces oblasts tenus en totalité. Les marges de négociations étant sans doute sur ceux de Kherson et de Zaporizhzhia où il devrait demander un gel (car il ne voudra pas revenir sur l’accès entre la Crimée et Marioupol par la terre). 
Bien évidemment, en cas de lâchage par les occidentaux tout ceci ne serait qu’une pause pour repartir de plus belle le temps de reconstituer les troupes.

🔸Des motifs de garder espoir sur le long terme.


Le tableau pour autant n’est pas si sombre à plus long terme. Que Biden ou Trump soit élus, la défense Européenne va bouger (j’y reviendrait dans un article spécifique si j’ai le temps). Elle n’en a plus le choix. Elle est lente mais le réveil a déjà commencé. La montée en charge va prendre du temps. La prochaine usine de munition Rheinmetall va ouvrir en Ukraine dès 2025. Pendant ce temps, la République Tchèque annonce avoir la possibilité d’acheminer 800 000 obus en Ukraine en les achetant sur le marché étranger (même si la France s’y oppose pour l’instant pour privilégier l’armement Européen, cela devrait sans doute se débloquer). Les démocraties sont toujours plus lentes et ne sont pas encore passée en économie de guerre.  Le potentiel est donc énorme. Gagner en Ukraine combien ça coute ? Environ 170 milliards/an (dont 30 pour la France). 1% du PIB européen. 


Pendant ce temps les chars russes sont de plus en plus âgés. Même s’il en reste encore. Leurs pertes sont trop importantes par rapport à leur production. La production de gaz et de pétrole s'effrite et se vend à un prix inférieur à l'avant conflit. 


Le Japon a annoncé une aide de 12 milliards. Le reste des pays occidentaux se relaient pour pallier l’absence structurelle des USA jusqu’au mois de novembre.


La mer Noire est devenue sûre pour les bateaux Ukrainiens. On passe même au déminage. Odessa ne sera plus jamais Russe et le chantage à la famine plus efficace.


L’aviation russe est en souffrance. Elle annonce la perte de nombreux avions en ce moment. Encore deux avions russes ont été abattus dans l’est de l’Ukraine (un Su-34 et un Su-35). La formation des pilotes de F-16 sera terminée au mois de mai aux USA, peut-être plus tôt ailleurs.


La lassitude de l’opinion publique n’existe pas. Le soutien à l’Ukraine reste fort même si ce sujet en fait plus forcément la une de l’actualité. Les pays Européens ont pris conscience de l’entrisme russe et de ses relais de propagande. Nous sommes moins naïfs. Même s’il reste encore du chemin et que certains idiots utiles du Kremlin ont toujours pignon sur rue. 

En Bref : 


- 🔸 Russie : « Pour [l’Occident], il s’agit d’une amélioration de leur position tactique. Mais pour nous, c’est notre destin, c’est une question de vie ou de mort » - Vladimir Poutine, dans un entretien publié dimanche dernier, accordé au journaliste Pavel Zaroubine.
- Cette semaine, Moscou a accueilli le forum « des partisans de la lutte contre les pratiques contemporaines du néocolonialisme ». Une soixantaine de délégations étrangères y furent conviées.
- Le corps d’Alexeï Navalny a été emporté par des « enquêteurs », sans que sa famille ne puisse le voir. Le porte-parole de l’opposant russe demande à ce que le corps leur soit remis immédiatement. La Russie répond qu’elle va devoir le garder encore deux semaines pour des « tests ».
- Une ressortissante américaine, qui détient également la nationalité russe, a été arrêtée à Iekaterinbourg, en Russie, pour trahison par le service fédéral de sécurité (FSB)

- 🔸 Ukraine : « Le fait de maintenir l’Ukraine dans un déficit artificiel d’armes, en particulier d’artilleries et de capacités à longue portée, permet à Poutine de s’adapter à l’intensité actuelle de la guerre. » - Volodymyr Zelensky.
- L’Ukraine a reçu près de 40 milliards d’euros d’aide, comprenant 10,7 milliards d’euros de dons, a annoncé le ministre des finances ukrainien Serhii Marchenko
- La défense aérienne ukrainienne a abattu 23 drones Shahed pendant la nuit, et l'armée russe a également lancé 2 missiles S-300 vers la région de Kharkiv et Kh-31 vers la région de Zaporizhzhia.
- L'armée ukrainienne a mené 70 combats avec les forces russes près de Synkivka de la région de Kharkiv, Terny de la région de Donetsk et Bilohorivka de la région de Luhansk, Bohdanivka, Ivanivske, Klischiyivka, Andriyivka de la région de Donetsk, Lastochkyne, Syeverne, Pervomayske et Nevelske de la région de Donetsk, Heorhiyivka, Pobyeda., Novomykhaylivka de la région de Donetsk, Staromayorske de la région de Donetsk, Malynivka et Robotyne de la région de Zaporizhzhia, sur la rive est du fleuve Dnipro dans la région de Kherson.


- Kyiv : Des pirates informatiques russes ont infiltré les systèmes d'Espreso TV et diffusé des vidéos de propagande russe


🔸 Centre
- Dnipro : Une explosion a été signalée dans la ville de Dnipro


🔸 Front Nord 
- Chernihiv: l'armée russe a bombardé Senkivka.  L'aviation russe a mené des frappes aériennes sur Baranivka

- Sumy : Un drone russe a détruit ce matin une maison d'habitation dans la communauté de Novoslobiska, région de Soumy, tuant 5 personnes. L’armée russe a bombardé Katerynivka, Taratutyne, Yizdetske, Luhivka, Velyka Pysarivka. L'aviation russe a mené des frappes aériennes sur Bobylivka.

- Kharkiv : 2 explosions ont été signalées dans la région de Kharkiv.

🔸 Front Est


- Kupiansk : l'armée russe a bombardé Synkivka, Petropavlivka, Kyslivka et Kotlyarivka. L'aviation russe a mené des frappes aériennes à Tabayivka, Pischane et Synkivka.

- Siversk : l'armée russe a bombardé Nevske, Bilohorivka, Serebryanka, Terny, Torske, Rozdolivka.
 

Carte de Poulet Volant.

Carte de Poulet Volant.

- Bakhmout: l'armée russe a bombardé Bohdanivka, Vasukivka, Chasiv Yar, Ivanivske, Klischiyivka, New York. 43 km² gagnés depuis le 28 octobre par les forces russes. Les forces russes poussent vers Ivanivske pour atteindre in fine Chasiv Yar. Chasiv Yar pourrait être le prochain objectif des forces russes pour essayer de filer vers Kramatorsk et Sloviansk. L’occasion d’avoir une pensée pour Arman Soldin, ce journaliste de l’AFP tué en mai 2023 à cet endroit.

Carte de Poulet Volant.

Carte de Poulet Volant.

- Adviivka :  128 km² gagnés depuis le 5 octobre par les forces russes. Cette ville a chuté rapidement. A priori le retrait s’est fait en bon ordre (même si on en aura la certitude plus tard). La Cockerie a même été abandonnée. C’était pourtant un bastion défensif important. La ligne de repli avait été préparée en avance.  On sent que le remplacement de Zaloujny  était sans doute un préalable nécessaire au choix tactique d’abandon de la ville. Les forces Urkainiennents ont décidé d’échanger du terrain contre du temps et des forces. Preuve de leur faiblesse du moment.

 

Carte de Poulet Volant.

Carte de Poulet Volant.

- Donetsk / Marinka : l'armée russe a bombardé Krasnohorivka, Heorhiyivka, Novomykhaylivka, Kostyantynivka.  Assauts russes sur Novomykhailivka et Marinka. La volonté de desserrer l’étau autour de Donetsk est visible. 

Carte de Poulet Volant.

Carte de Poulet Volant.

🔸 Front Sud


- Velyka Novosilka / Staromaiorske/Urozhaine/Zavitne Bahzhannia (occupée) 8 km² gagnés depuis le 28 octobre par les forces russes.  L’armée russe a bombardé Zolota Nyva, Staromayorske, Rivnopil, Novodarivka, Levadne.


- Orikhiv /Robotyne/Novoprokopivka/Ilchenkove/Verbove (occupée) : 14 km² gagnés depuis le 28 octobre par les forces russes. Mais ce front se réveille depuis la chute d’Adviivka. Les assauts russes sur Robotyne sont intenses. L’armée russe a bombardé Huliaipole, Huliaipilske, Novodanylivka, Novoandriyivka, Stepove.
 

Carte de Poulet Volant.

Carte de Poulet Volant.


- Kamianske/Lobkove/Zherebianky/ Luhove (occupée) : L’armée russe a bombardé Kamyanske.


- Kherson: Front stable. Explosions à Kherson alors que l'artillerie russe continue de bombarder la ville. L’armée russe a bombardé Kherson, Antonivka, Zelenivka et Krynky.


- Odessa : Deux personnes ont été blessées lors d'une possible tentative d'assassinat lors de l'explosion d'un véhicule près d'Odessa


- Mer Noire :  Cette semaine les forces Urkainiennes ont réussi à couler la corvette lance-missile Ivanovets. La flotte Russe ne contrôle plus la Mer Noire. L’Ukraine peut exporter ses céréales et accentuer le déminage.

Jour 727 : « Quelles perspectives ?»


🔸 Non alignés :

- Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR): 23 000 personnes toujours sont portées disparues

- Equateur :  L’Equateur a annoncé, lundi, renoncer à livrer des armes de l’ère soviétique à l’Ukraine, via les Etats-Unis, après une promesse en ce sens qui avait déclenché la colère de Moscou et une interdiction des importations en Russie de bananes équatoriennes.

🔸 Camp Pro-Russe

- Corée du Nord : Au moins 24 missiles KN-23 et KN-24 tirés récemment par la Russie provenaient de Corée du Nord.


- Hongrie : Viktor Orban apporte ouvertement son soutien à Donald Trump pour les prochaines élections présidentielles. La Hongrie, dernier pays membre à ne pas avoir ratifié l’adhésion de la Suède dans l’OTAN, s’apprête à procéder à son vote lundi, selon une requête formulée mardi par le parti au pouvoir. La Hongrie bloque l’adoption du treizième train de sanctions contre Moscou. Ces nouvelles sanctions, qui nécessite l’unanimité.

🔸 Camp pro-Ukrainien :


- UE : les pays de l’Union européenne (UE) espèrent adopter un treizième train de sanctions contre Moscou. Celui-ci devrait, pour l’essentiel, concerner une bonne centaine d’individus liés au régime de Vladimir Poutine – ils se verraient interdits de séjour sur le Vieux Continent et leurs actifs au sein de l’UE seraient immobilisés – ainsi que quatre-vingt-sept entreprises, aux services desquelles les Européens ne pourraient plus recourir. Quelques composants civils qui permettent à la Russie de produire des drones devraient également être interdits d’exportation. La Hongrie bloque l’accord pour l’instant.

- USA : Les services de renseignement Américain ont révélé que la Russie aurait développé une arme anti-satellites. 
« La mort de Navalny en prison souligne la faiblesse et le pourrissement du système mis en place par Poutine. » - Antony Blinken, Secrétaire d'état américain.
Donald Trump a réagi à la mort d’Alexeï Navalny en se comparant à l’opposant russe persécuté.

- Canada : Ministre de la Défense nationale du Canada J'ai annoncé aujourd'hui que le Canada enverrait plus de 800 systèmes aériens sans pilote multimissions SkyRanger R70 en Ukraine. 

- Espagne : Maksym Kuzminov, le pilote russe qui a fait défection en rejoignant l'Ukraine à bord de son Mi-8 il y a quelques mois, a été retrouvé mort en Espagne, abattu de 5 balles.

- Danemark : Le Danemark a pris la décision de transférer tout son stock de munitions d'artillerie à l'Ukraine.

- France : Pour Emmanuel Macron, la mort d'Alexeï Navalny « rappelle de la plus tragique des manières la réalité du régime du Kremlin et son durcissement ». Depuis le début de la guerre, la France a formé 10 000 soldats ukrainiens, dont 8000 en 2023. Paris prévoit de poursuivre et de diversifier ses formations, notamment dans le naval et l’aérien. La France s'engage à fournir jusqu'à 3 milliards d'euros d'aide militaire supplémentaire à l'Ukraine. L’accord bilatéral de sécurité que vont signer Paris et Kiev s’étend sur une durée de 10 ans. Le Quai d’Orsay convoque l’ambassadeur russe en France, après la mort de l’opposant Alexeï Navalny. Emmanuel Macron a « bien l’intention de se rendre d’ici la mi-mars » en Ukraine, a dit lundi son entourage. Le don de Mirage 2000D semble remis en cause pour l’instant. Raphaël Glucksmann, tête de liste des socialistes aux élections européennes, juge « fou » que l’Europe ne soit pas « passée en économie de guerre », deux ans après le début de l’offensive russe en Ukraine.

- Suède : La Suède annonce un soutien militaire à hauteur de plus de 600 millions d’euros à l’Ukraine. La majeure partie de cette aide consiste en des munitions d’artillerie, des navires de guerre, des armes sous-marines (mines et torpilles), des missiles antichars, des grenades et des systèmes antiaériens.

- Pays-Bas : Les Pays-Bas ont annoncé avoir envoyé des drones à l’Ukraine pour se défendre contre la Russie.

- Pologne : Donald Tusk, le premier ministre polonais, a critiqué la Hongrie pour son blocage de la ratification de l’adhésion de la Suède à l’OTAN. « Il est inacceptable, et pas seulement de mon point de vue, qu’un pays puisse bloquer l’autre, surtout dans le contexte de la guerre avec la Russie en Ukraine », a déclaré M. Tusk lors d’une conférence de presse commune avec son homologue suédois, Ulf Kristersson, à Varsovie.

- Tchéquie : La République tchèque identifie 800 000 obus qui pourraient être livrés à l’Ukraine. « Pour autant que je sache, nos entreprises ont identifié, à divers endroits du monde, jusqu’à 500  000 obus de 155 mm de l’OTAN et jusqu’à 300  000 obus de 122 mm », a déclaré M. Pavel.

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Rédigé par M. Orain

Publié dans #Ukraine

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Publié le 7 Février 2024

Thème 2 : Territoires, populations et développement : quels défis ? (12-14 heures)

Question 1 :  Des trajectoires démographiques différenciées : les défis du nombre et du vieillissement.

Ce thème interroge la notion de transition tant d’un point de vue notionnel (transition démographique, transition économique) que d’un point de vue contextuel, en cherchant à différencier les territoires. Il s’agit de réfléchir aux enjeux liés au développement différencié de la population dans le monde, en questionnant la relation entre développement et inégalités. Une démarche comparative permet de mettre en évidence le fait qu’il n’existe pas un modèle unique de développement, mais une pluralité de trajectoires territoriales démographiques et économiques, liées à des choix différents, notamment politiques.

 

Études de cas possibles :

 Développement et inégalités au Brésil.

 Les modalités du développement en Inde.

 Développement et inégalités en Russie.

 Les enjeux du vieillissement au Japon

Ce thème interroge la notion de transition tant d’un point de vue notionnel (transition démographique, transition économique) que d’un point de vue contextuel, en cherchant à différencier les territoires. Il s’agit de réfléchir aux enjeux liés au développement différencié de la population dans le monde, en questionnant la relation entre développement et inégalités. Une démarche comparative permet de mettre en évidence le fait qu’il n’existe pas un modèle unique de développement, mais une pluralité de trajectoires territoriales démographiques et économiques, liées à des choix différents, notamment politiques.

Introduction

Quels sont les problèmes posés par la transition démographique dans le monde ?

Comment répondre durablement aux besoins d’une humanité croissante et vieillissante ?

Partie I: Etude de cas : Les enjeux du vieillissement au Japon
A -  Méthodologie étude de documents

1- Document 1 : La population du Japon, évolution et projection moyenne

2- Document 2 :  Extrait Philippe Peltier, La fascination du Japon, Le cavalier bleu, 2016

3- Document 3 : Pyramide des âges du Japon, 2018

4- Document 4 : Un atout

Pour le Premier ministre japonais Shinzo Abe, le fait que la population de l'archipel vieillisse et diminue n'est pas un handicap mais un atout parce que cela incite la troisième économie du monde à innover.
"Je n'ai absolument aucune inquiétude concernant la démographie du Japon", a déclaré Shinzo Abe, selon le texte d'un discours qu'il devait prononcer mercredi lors d'un événement organisé par Reuters.
Les Japonais âgés de plus de 65 ans sont 34,6 millions, soit 27,3% de la population, un record et la plus forte proportion parmi les pays développés, montrent des chiffres publiés il y a quelques jours.
Shinzo Abe a fait valoir cependant que le produit intérieur brut (PIB) du Japon avait augmenté en dépit d'une diminution de la population en âge de travailler de trois millions sur les trois dernières années.
"Le Japon vieillit et sa population diminue mais ce sont des encouragements pour nous", a-t-il dit. "Pourquoi ? Parce que nous continuerons à être motivés pour faire augmenter notre productivité", a-t-il ajouté avant de citer notamment les robots, les capteurs et l'intelligence artificielle.
"Ainsi, paradoxalement, la démographie du Japon est un avantage et pas un handicap", a-t-il dit.
« Plus de coupe en argent pour les centenaires japonais », Ouest-France, 23 septembre 2016

 

Résumé du paragraphe argumenté

Méthodo
Présentation des documents (nature, auteur etc.)
Description (pour rappel : pas de « ça monte » ou « ça descend »)
Ne jamais réciter les chiffres, toujours les interpréter (ex : Triplement de la pop).

Analyse :
Le Japon a une situation démographique inquiétante car la baisse de la fécondité (et donc de la natalité) entraîne un vieillissement accéléré de la population. En effet, à la baisse de la natalité se conjugue dans le même temps une progression de l’espérance de vie (accès au soin, progrès scientifique et meilleures conditions de vie).

Les causes de ces évolutions sont multiples. Dans la société japonaise il est difficile d’avoir une famille nombreuse car l’évolution de la société ne le favorise pas. Les Japonais prennent peu de congés et ont un nombre d’heures de travail important ce qui ne permet sans doute pas de créer des conditions favorables à l’accueil d’un enfant (ex : congé maternité). Ensuite dans les pays développés, un enfant a un coût (études, santé, loisirs etc.). Il y a aussi une baisse de la fertilité et des mariages plus tardifs.

Cela entraîne des conséquences importantes. On peut le voir sur la pyramide des âges (document 3). On constate deux « baby-boom ». Le premier juste après la seconde guerre mondiale et le second dans les années 1970. Depuis, la natalité décline régulièrement. Aujourd’hui le Japon a donc une grande partie de sa population qui est âgée (document 4 : « Les Japonais âgés de plus de 65 ans sont 34,6 millions, soit 27,3% de la population »). Ce vieillissement entraîne une hausse des dépenses (santé, retraite, veuvage, chômage…) même si cela peut aussi avoir des conséquences positives (dépenses de loisirs, associatifs, aide pour la garde des enfants etc.).

Le gouvernement Japonais ne s’en alerte pas. Pour lui ce vieillissement est une chance. A court terme le PIB/Habitant augmente grâce aux gains de productivité. Shinzo Abe, l’ancien premier ministre, met en avant la nécessité d’accentuer encore la robotisation pour continuer de gagner en productivité. Pour autant d’autres solutions existent mais se heurtent à la culture japonaise.
Une de ces solutions est le recours à l’immigration. Elle permet d’intégrer de jeunes actifs directement sur le marché du travail (notamment sur des métiers en tension). Historiquement le Japon est rétif à l’immigration. La dernière solution est de favoriser la natalité. Pour cela il faudrait aussi sans doute heurter la culture japonaise car il faudrait remettre en cause la place centrale du travail.

Ce problème n’est pas spécifique au Japon mais se retrouve, de manière plus ou moins importante, dans tous les pays développés. Le président de la République Française, Emmanuel Macron, a par exemple appelé à un « réarmement démographique » en France. Ce terme fort est traduit en mesure de test de fécondité gratuit pour les personnes de 25 ans.

A terme, l’enjeu deviendra sans doute de plus en plus important. La série « The Handmaid’s Tale » (La servante écarlate) met en avant cette uchronie où l’enjeu est tel que les femmes n’ont plus le choix du désir de grossesse ou non.
 

 

 

B - Le Nigéria

1- 

2-

3-

Document 1: Il y a un très fort accroissement naturel (différence entre nombre de naissance et nombre de décès) au Nigéria.
Cette évolution est liée à la chute des décès (et donc à la hausse de l’espérance de vie). Cependant la natalité reste forte.  On peut donc supposer que les conditions pour baisser la natalité ne sont pas présentes (ex : accès à la contraception ; accès à l’éducation, mariage précoce). 
Ce document date de 2015, mais ses prévisions sont justes car en 2024, le Nigéria a bien 220 millions d’habitants (c’est le 6ème pays au monde par la population).  

Doc 2 : 
L’article met en avant une chute de la natalité malgré tout entre générations.  La polygamie reste présente, mais les mariages semblent plus tardifs. 
On peut constater aussi un fort exode rural. Ce qui permet un meilleur accès à l’école et à la contraception.
Pour autant le pays est face a des enjeux immenses. Sa population a été multipliée par 4,5 entre 1950 et 2018. On prévoit une multiplication par plus de 2 d’ici 2050 voire, par 4 encore d’ici 2100. C’est un enjeu fondamental pour le pays de maîtriser sa démographie. 

 

Doc 3 : Pyramide.
La pyramide est très différente de celle du Japon. La base est très importante, le sommet très fin. On peut donc constater qu’il y a beaucoup de naissances (malgré une baisse du nombre d’enfants par femme). La démographie a donc une grande force d’inertie. Il faut du temps pour que la baisse se voie réellement.
Cette pyramide s’arrête aussi plus tôt (80 ans contre 100 pour le Japon). L’espérance de vie est donc plus faible (taux de mortalité infantile plus important sans doute).

 

Doc 4

Ce document montre la difficulté de réduire la démographie au Nigéria. En effet, la ministre Zainab Ahmed est en difficulté pour essayer de convaincre la population de faire moins d’enfants. Elle se heurte au conservatisme religieux catholique et musulman. Traditionnellement, la religion est – en général – opposée à la contraception, au droit à l’avortement et souhaite un mariage précoce.
Elle est donc en grande difficulté pour proposer une baisse des naissances. Et doit même parfois revenir sur ses prises de position. Cela explique les difficultés actuelles du Nigéria pour baisser sa natalité (tx de 46%0 contre 10 %0 en France). 

 

Document 5.

Les conséquences de l’afflux de population (exode rural) sont désastreuses. Ces populations sont mises en danger (mauvaise gestion du foncier, bidonvilles à risques). Elles ont des difficultés à avoir accès aux services essentiels : eau, électricité, accès aux soins, à l’alimentation, lutter contre l’insalubrité, accès à l’éducation, accès aux transports.
Les défis sont considérables. 


Dans le doc 6 on constate une ville surchargée. Les flux de circulation sont trop importants (pb d’infrastructures notamment de transport collectif).
 

C - Les disparités démographiques dans le monde

1- 8 milliards d’humains

La population mondiale a connu une forte croissance entre 1950 et 2024, en passant de 2,5 milliards à 8 milliards avec des concentrations de populations dans des foyers de peuplement. En 1900, la population était de 1,5 milliard d’habitants.

2- Quels sont les foyers de peuplement ? 

L’Asie regroupe près de 60% de la population mondiale, devant l’Afrique avec près de 17% des humains, l’Amérique (13,4%) et l’Europe (9,8%). 

A l’échelle des Etats, la Chine est le pays le plus peuplé avec 1,4 milliard d’habitants (35% de la population mondiale). 

Les contrastes démographiques sont très importants : 
36 pays dans le monde ont une population en baisse (dont le Japon)
4,5 milliards d’habitants vivent dans 86 pays

55% de la population mondiale réside en ville.

Cette croissance est le résultat de la transition démographique. 

Les pays dans lesquels la population de moins de 15 ans est très importante comme le Niger ou l’Ouganda sont en train de vivre leur transition alors que ceux dans lesquels la population de 65 ans représente plus de 1 homme sur 5 est une population qui a terminé sa transition. 

Dans les pays en jaune, l’accroissement naturel est donc faible quand il est fort dans les pays en rouge. La fécondité  est particulièrement forte en Afrique subsaharienne notamment au Niger avec un taux de 7.24 enfants par femme, au Tchad avec 5.95 enfants par femme en 2016.

3- Les défis à venir

Les défis du vieillissement : 
- Dépendance
- Retraites
- Dépeuplement
- politiques natalistes
- Immigration

Les défis de l’explosion démographique en Afrique : 
infrastructures
- emplois
- politiques antinatalistes
- migrations

Les défis des inégalités hommes/femmes :
- déséquilibre du sex-ratio
- planning familial 
- alphabétisation

 

Partie II: Développement et inégalités.
A - L’émergence économique du Brésil a-t-elle réduit les inégalités socio-spatiales ? 

 Étude de documents en classe

 

B - Des inégalités de développement à toutes les échelles

1- La difficile mesure du développement

- Quels indicateurs ont-été retenus par les cartes pour mesurer le développement ?

Il existe plusieurs indicateurs pour mesure le développement.
➢ Le PIB est souvent utilisé pour mesurer la production de richesse d’un pays ; il est associé
au PIB/habitant. La Chine est ainsi 2ème puissance économique mondiale
➢ L’indice (ou coefficient) de Gini mesure le degré d’inégalités de la distribution des revenus
dans chaque pays varie entre 0 (égalité parfaite) et 1 (inégalité totale)

➢ L’IDH est exprimé selon des valeurs allant de 0 à 1 et prend en compte :
• Le revenu par habitant (niveau de vie)
• L’espérance de vie à la naissance (accès aux soins)
• L’alphabétisation (accès à l’école), plus précisément du nombre d’année de scolarisation des
plus de 25 ans et pour les enfants des années attendues de scolarisation. 65 millions
d’enfants en âge d’être scolarisés ne vont pas à l’école primaire dont la moitié vit en Afrique
subsaharienne et dans les zones de conflit.

La situation des filles est particulièrement alarmante:
132 millions de filles de 6 à 17 ans sont privées d’école, 12 millions sont mariées de force
avant l’âge de 18 ans

En 2017 :
• Moyenne mondiale : 0.728
• IDH le plus élevé : 0.953 pour la Norvège
• IDH le plus faible : 0.354 pour le Niger
• Chine : 86ème mondial
• Nigeria : 173ème mondial

➢ L’Indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM) ; en 2010, le PNUD met en place cet
indicateur pour mesurer le pourcentage de personnes pauvres dans une population en
fonction de dix indicateurs car « Être pauvre, cela ne concerne pas seulement le niveau de revenu et de consommation. C’est aussi faire face à toutes sortes de privations touchant l’accès à l’éducation, aux services de santé ou à l’eau potable, et être davantage exposé aux fragilités climatiques » (Caroline Sanchez-Paramo, 

2- A partir de la prise en considération de ces différents indicateurs, comment définir le développement ?

Le développement est l’amélioration générale (quantitative et qualitative) des conditions de vie d’une société en termes de logement, de santé, d’alimentation, d’éducation. Il est rendu possible par la croissance économique qui permet une hausse des revenus.

Le développement constitue une transition majeure ; cette mutation repose sur le passage d’une économie agricole et d’une société majoritairement rurale à une économie urbaine et une société citadine.

Le développement exprime la capacité d’un Etat à satisfaire les besoins élémentaires de sa population et ce grâce à la production de richesses. Il ne peut donc se limiter à la seule croissance économique. Le développement repose donc sur la capacité des Etats à redistribuer de manière équitable les résultats de la croissance économique or si l’extrême pauvreté (moins de 1.90 dollar par jour) recule à l’échelle mondiale (10% de la population mondiale aujourd’hui contre 36% en 1990), elle n’a pour autant pas disparu.
- L’Afrique subsaharienne concentre plus de la moitié des personnes concernées
- Sur les 27 pays les plus pauvres, 26 sont en Afrique
- 1% des plus riches possèdent 20% des revenus quand 50% des plus pauvres n’en possèdent que 12%.
« La croissance n’a pas sorti de la pauvreté des centaines de millions d’hommes ni réduit les disparités entre les Etats. Le développement inégal demeure un problème majeur d’aujourd’hui ».
Bernard Bret, géographe.

3. Les contrastes demeurent
-  Entre les ensembles régionaux

- Economies avancées : 59 Etats sur 189 ont un développement très élevé ou élevé en 2018 (contre 46 en 2010).

- Pays émergents : « L’émergence caractérise le processus par lequel un Etat s’intègre à l’économie mondiale grâce à une croissance économique forte pendant plusieurs années ». Les plus considérés ainsi sont les BRICS en raison de leur poids économique mais aussi de la visibilité politique qu’ils ont mise en œuvre.

➢ Population nombreuse ayant achevé sa transition démographique
➢ Régime politique stable
➢ Formation d’une classe moyenne
➢ Urbanisation rapide
➢ Creusement de l’écart des richesses

- Pays intermédiaires : ce sont notamment les pays producteurs de pétrole comme le Venezuela ou encore des pays comme le Pérou.

- PMA : Les pays les moins avancés cumulent de nombreux handicaps qui freinent ou empêchent leur développement. Ce sont 47 pays dont 33 sont en Afrique, 9 en Asie, 4 en Océanie, 1 en Amérique ; il s’agit d’Haïti.

En 2018, les PMA sont les suivants : Afghanistan, Angola, Bangladesh, Bénin, Bhoutan
(Hachette, page 137), Burkina Faso, Burundi, Cambodge, Comores, Djibouti, Érythrée, Éthiopie,
Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Haïti, Îles Salomon, Kiribati, Lesotho, Libéria, Madagascar, Malawi, Mali, Mauritanie, Mozambique, Myanmar, Népal, Niger, Ouganda, République centrafricaine, République démocratique du Congo, République démocratique populaire lao (Laos), République Unie de Tanzanie, Rwanda, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Sud-Soudan, Tchad, Timor-Leste, Togo, Tuvalu, Vanuatu, Yémen et Zambie.
Anciens PMA : Botswana, Cap-Vert, Maldives, les Samoa, Guinée Équatoriale.

Entre les régions d’un même pays

Le niveau de développement élevé ou l’émergence ne profite pas à l’ensemble des populations, des
territoires. Les régions littorales et métropolitaines concentrent la croissance économique.

➢ Le Sudeste brésilien représente 60% du PIB national.
➢ Opposition Chine littorale / Chine intérieure
➢ Au Nigéria, 82% de la population rurale est exclue des services de soins contre 37% de la
population urbaine
➢ En Haïti, 82% de la population qui n’a pas accès à l’électricité est rurale

On constate également de fortes inégalités entre les sexes : les femmes sont plus souvent touchées
par la pauvreté et par une grande difficulté d’accès à l’éducation.

Les inégalités sociales sont particulièrement marquées dans les états émergents mais pas
uniquement.
➢ En Russie les 1% les plus riches détiennent près de 75% de la richesse totale
➢ En Inde, 10% des plus riches captent 55% des richesses
➢ En Chine, 10% des plus riches captent 41% des richesses
➢ Au Moyen-Orient, 10% des plus riches détiennent 60% des richesses
Ces inégalités sont particulièrement flagrantes dans les métropoles.

 

3. De nombreux acteurs du développement

- Les États : ils sont à l’origine des choix de développement faits par une société

➢ Développement autocentré : stratégie fondée sur des mesures protectionnistes, une
industrialisation pour limiter les importations en produisant des biens auparavant importés et un retrait du commerce mondial

➢ Développement extraverti : fondé sur une logique libérale, avec une industrialisation liée à la production des biens destinés au marché mondial, une ouverture aux FTN, et à la recherche d’une montée en gamme

➢ Economie de rente : repose sur la production et l’exportation de matières premières comme les hydrocarbures (Arabie Saoudite, Qatar), produits agricoles ou miniers.

➢ Spécialisation dans un secteur : notamment le tourisme comme les Seychelles, la Tunisie, la Thaïlande

- Les institutions internationales comme le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) dont l’objectif est de réduire les inégalités à toutes les échelles
- Les ONG comme Action contre la Faim, Médecins du monde alertent l’opinion publique avec des campagnes de prévention, des chiffres comme moins de 1% de la population concentre près de la moitié de la richesse mondiale.

C. La nécessité de repenser le développement

Vers un développement durable ? Le développement durable a été défini en 1987 comme « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ».

Les inégalités de développement recoupent les inégalités environnementales : l’exclusion économique et sociale se conjugue avec une forte exposition aux risques et aux nuisances pour les plus pauvres. De plus, les modes de développement appuyés sur la croissance économique s’accompagnent de surconsommation, de gaspillage des ressources naturelles, de pollutions en tout genre.

Ce développement doit permettre à toutes les sociétés d’être viables, vivables et équitables.

CONCLUSION

Le développement durable implique une action concertée de tous les acteurs, du citoyen à l’Etat, de l’ONG à l’ONU, des entreprises aux collectivités territoriales. Il vise à favoriser la croissance économique pour assurer les besoins d’une population en essor, tout en réduisant les inégalités sociales et en préservant l’environnement par des techniques de production et des modes de consommation différents. Il promeut une transition environnementale notamment au travers des 17 Objectifs (ODD), priorités, adoptés par l’ONU en 2015 et à atteindre d’ici 2030. Il s’agit donc de répondre aux enjeux environnementaux : changement climatique, raréfaction des ressources, perte de la biodiversité, multiplication des risques sanitaires.

Les inégalités constituent un obstacle au développement ; la réduction de celles-ci est d’ailleurs l’un des 17 « Objectifs de développement durable » de l’Agenda 2030 adopté par l’ONU en 2015.
A l’échelle des États, des initiatives existent mais les obstacles restent nombreux. Il est difficile de s’attaquer à tous les problèmes en même temps.

➢ Le Costa Rica a fait le choix de la lutte pour une justice environnementale
➢ L’Indonésie se concentre sur la justice économique.

Le développement durable est un vrai défi.

Des trajectoires démographiques différenciées : les défis du nombre et du vieillissement
Défis du nombre
Défis du vieillissement

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Rédigé par M. Orain

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Publié le 31 Janvier 2024

Sujet 2016: New-York.

INTRODUCTION

S'il est une ville au monde qui représente bien son pays, c'est bien New York. Elle a été la première image de millions de migrants. Leur premier regard sur les Etats-Unis. Ils étaient littérallement accueillis par cette "ville debout" (Céline, voyage qu bout de la nuit, 1932) et sa statue de la liberté. La promesse d'un monde meilleur.

Aujourd'hui, elle est encore la porte d'entrée pour la majorité des touristes étrangers venant aux Etats-Unis, "Big Apple" comme on la surnomme souvent est  la capitale économique, culturelle et touristique du pays. Située sur la côte Est des Etats-Unis, bordant l'océan atlantique, New York est aujourd'hui encore l'une des plus grandes villes du tourisme mondial, accueillant plus de 12 millions de touristes étrangers (sur les 56 millions de visiteurs en 2014).

Suite aux attentats du 11 septembre 2001, la ville de  New York semble se remettre progressivement de ce traumatisme. Mais qu'en est-il d'un point de vue touristique ?

Pour comprendre ce succès international, il sera bon d'analyser les facteurs d'attractivité  et différentes aménités de New York. Par la suite, il sera utile de comprendre comment la ville s'efforce de maintenir son rang dans la concurrence farouche que se livrent les villes les plus fréquentées au monde. Enfin nous tâcherons de saisir les grands enjeux de demain.

I - Les facteurs d'attractivité et aménités de New York


A - Une ville qui a su garder un patrimoine naturel dans son hypercentre

Avant tout, "la ville des villes" est connue pour la qualité et le nombre de ses parcs. A Manhattan, on trouve l'incontournable Central Park et ses plus de 3,4 km² fait de jardins, pelouses, jets d'eau et autres pistes cyclables. Mais New York c'est aussi Prospect Park (moins connu mais plus important encore que son prédécesseur), Brooklyn Botanic Garden (connu pour la qualité de ses fleurs). Bordée par les rivages de l'océan atlantique, New York dispose donc d'une attractivité nautique et balnéaire, et ce malgré des températures aériennes et aquatiques parfois fraîches. A quelques encablures du quartier de Manhattan, New York compte quelques plages, notamment à Long Island. Ce lieu, principalement prisé par les foyers aisés de la ville, offre des promenades bucoliques insoupçonnées. C'est d'ailleurs d'ici qu'ont lieu de surprenantes croisières afin d'aller observer le spectacle des baleines.

B - Une ville festive qui garde une personnalité propre

La ville de New York est connue aussi pour ne jamais dormir. La raison en est simple : elle dispose d'un grand nombre de quartiers dits branchés. Citons parmi tous ceux-là l'incontournable Soho : peut-être le plus ancien des quartiers branchés et celui qui accueille un nombre surprenant de galeries d'arts (environ 300). Toujours à Manhattan, une visite s'impose à East Village même si depuis quelques années il est le lieu de résidence préféré des riches new-yorkais, et perd donc un peu de son charme branché. Tous ces quartiers (auxquels s'ajoutent entre autres Tribeca, Columbus Avenue) nous mènent dans le cœur branché de la ville : Times Square. Ce carrefour est certainement la partie de la ville la plus animée et la plus vivante de New York. Pour s'en convaincre il suffit de s'y rendre le soir pour assister aux spectacles des jeux de lumières, des magasins et des publicités. 
New York permet aussi de "baigner" dans la musique (ce qui participe au côté branché de la ville). A côté de l'incontournable
Lincoln Center, la ville est réputée pour l'exceptionnelle qualité et le nombre inimaginable de ses comédies musicales. Le cœur de New York musical est incontestablement Broadway. Ce boulevard est aujourd'hui réputé aussi pour ses clubs de jazz. Enfin, une dernière forme de musique est présente dans la ville : le gospel. Ce style trouve sa meilleure vibration dans les églises d'Harlem, même si ce quartier est de plus en plus banalisé par la "gentrification".

C - Une ville culturelle

Pour conclure ce tour d'horizon des aménités, New York est également une capitale culturelle de tout premier choix. Tant la qualité que la quantité de ses infrastructures consacrées à la culture sont à souligner. La ville ne compte pas moins de 40 musées. Parmi eux, le Metropolitan Museum of Art en est peut-être la tête de proue. Avec ses 2 millions d’œuvres admirées par près de 50 millions de visiteurs, le « MET » reste l’un des plus grands musées du monde. Autre lieu incontournable à
New York, le Guggenheim dont l’architecture n’a rien à envier à la qualité des expositions proposées. Ensuite, viennent le Museum of Modern Art, le New Museum of Contemporary
Art, … Une originalité : le Cloister consacré exclusivement au Moyen-Age (dans un pays à l’histoire si récente).
Enfin, quelques lieux sont spécialement consacrés à la ville de New York comme le Studio Museum in Harlem (consacré à la culture afro-américaine), le musée du Barrio (culture hispanique et latino-américaine) ou le New York City Fire Museum.

New-York et les Etats-Unis se confonde. La culture US domine le monde par ses productions cinématographiques, ses séries, ses musiques. Elle entretient le mythe d'une Amérique florissante et culturellement indépassable marquée par le métissage de ses cultures originelles (Amérindienne, Afro-Américaines et Européennes).

II – New-York résiste à la concurrence en s'adaptant

A – Renforcer l’existant : le centre-ville

Il est une évidence touristique dans la ville de New York : c'est l'attractivité fondamentale de son centre-ville. La ville semble avoir bâti son potentiel touristique sur une forte concentration de site entre East River et Hudson River. Il apparaît comme un des cœurs de la ville grâce notamment à la présence de Penn Station et de Grand Central Terminal, et de quelques ponts (Holland, Lincoln) qui aident au désengorgement du quartier (en plus de l'Interstate Highways 1 et 2).

Par conséquent, un quartier apparaît essentiel au tourisme : Manhattan. Outre le fait qu'il soit traversé par deux axes de communications importants (Broadway et la Ve Avenue), Manhattan regroupe bon nombre de symboles de la ville : Ground Zéro  inauguré sur l'ancien site du World Trade Center, Central Park (peut-être le plus connu de tous les parcs de la ville) et Harlem (quartier populaire mythique).


Mais ce centre-ville compte aussi des emblèmes mondiaux : Wall Street (quartier de la bourse), les quartiers d'affaires de Midtown et de Downtown, les buildings comme l'Empire State Building, le Chrysler Building et surtout le siège mondial des Nations Unies.


La ville continue à entretenir ce potentiel avec par exemple la restructuration du quartier de Hudson Yards (dans Manhattan) qui fera d'une ancienne friche ferroviaire une extension du Central Business District. Dans ce nouveau lieu, viendra se greffer aux côtés des bureaux, des boutiques, des lieux culturels et naturels, une des plus grandes voies cyclables de la ville.

B - Investir sur les nouvelles modes et les nouveaux quartiers périphériques

La ville de New York a compris l'intérêt de développer en parallèle ses quartiers périphériques. Elle développe notamment son offre hôtelière (ouverture de 56 nouveaux hôtels). Dans le quartier du Queens, la ville de New York a déjà investi beaucoup pour rendre à Long Island ses lettres de noblesse. De plus le Queens dispose d'un potentiel touristique essentiel à la ville : l'aéroport international de New York JFK et l'aéroport de New York la Guardia.
Pour sa part, le quartier du Bronx dispose de qualités touristiques là encore essentielles. Tout d'abord, c'est là que l'on peut admirer le millier d'étoiles de Hall Of Fame.
Dans cette partie de New York, on découvre aussi le jardin botanique de Wave Hill et le
Jardin botanique de New York. Ce dernier sauvegarde encore la forêt originelle qui recouvrait toute la superficie de la ville.
Brooklyn n'est pas en reste avec son symbole : le pont éponyme. Il possède aussi le second musée de la ville de New York, le musée de Brooklyn, ainsi que l'aquarium de la ville (avec ses 250 espèces présentées).

 

Il est certain qu'aujourd'hui la ville de New York et ses 5 "boroughs" se sont relevé de la tragédie du 11 septembre 2001. La ville a été et est toujours un des grands rendez-vous du tourisme mondial. Pour ce faire, New York a su s'appuyer sur un potentiel fort et principalement concentré dans son centre, c'est-à-dire dans le quartier de Manhattan.
 

III – Les grands enjeux de demain

A – La lutte contre le dérèglement climatique

New York est directement menacée par la montée des eaux. Elle construit donc un mur pour se protéger des inondations et des tempêtes. La capitale économique des Etats-Unis a adopté un vaste projet de résilience climatique de 20 milliards de dollars qui comprend la construction d'un mur de 4 kilomètres de long et 4,8 mètres de haut. En 2012, l’ouragan Sandy avait fait l’effet d’un électrochoc dans la ville : 19 milliards de dollars de dégâts, 44 morts et des parties de la ville privées d’électricité pendant des semaines. 

B – La coexistence des moyens de transport

New York a des infrastructures de transport qualité (terminal maritime, gares, aéroport international JFK...) mais elle cherche aussi à se montrer plus durable. La restructuration du quartier de Hudson Yards va renforcer le tourisme vert naissant. En effet, la High Line et l'Hudson Park seront bientôt reliés par cette voie cyclable (le vélo est déjà très présent dans la ville de New York avec plus de 6000 bicyclettes dans plus de 300 stations). Pour prospérer la ville va devoir continuer à favoriser les déplacements doux au détriment de l'automobile. Un comble au pays de la liberté incarnée par la voiture individuelle.

C – La mixité sociale

La gentrification menace les quartiers les plus populaires, faisant perdre une partie de son charme à la ville (ex: Soho, Harlem)

Conclusion

New-York a su maintenir ses atouts et développer de nouvelles qualités. Elle a su faire oublier l'insécurité liée à la mémoire du drame du 11 septembre 2001. La ville a su investir sur d'autres forces comme le tourisme vert (voies cyclables reliant de grands parcs new-yorkais) et l'extension à la périphérie de ses aménités. On ne vient plus à New-York que pour la visite de Manhattan aujourd'hui
La ville a su aussi sensiblement développer son réseau de communication afin de faciliter le déplacement des touristes : métro, croisières, ponts, highways... Mais elle reste confrontée (comme de nombreuses autres villes) aux défis liés aux dérèglement climatiques et à la montée en gamme des grandes villes Américaines (Los Angeles, San Francisco, Chicago) et étrangères (Paris, Londres, Shangaï etc.)


 

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Rédigé par M. Orain

Publié dans #BTS, #Annales, #Tourisme et territoires

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